À l'été 2007, BCE Inc. a annoncé avoir conclu une entente avec le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario (RREO) et deux fonds d'investissement alternatifs américains, visant la fermeture (privatisation) de la compagnie. La privatisation proposée, d'une valeur de 52 milliards de dollars, était jusqu’alors la plus grosse transaction de ce genre jamais entreprise au Canada. Aux termes de celle-ci, les actionnaires ordinaires et privilégiés de BCE auraient réalisé des gains substantiels dépassant la valeur boursière de leurs actions, tandis que les détenteurs de débentures de Bell Canada auraient subi des pertes dépassant largement le milliard de dollars. Le jour où la transaction a été annoncée, la valeur d’échange des débentures à long terme de Bell Canada a plongé.
Nous avons été engagés par les détenteurs de débentures de Bell Canada pour contester le plan d'arrangement proposé par BCE, nécessaire à la mise en œuvre de l'opération privatisation, et pour intenter un recours en oppression contre BCE et sa filiale en propriété exclusive, Bell Canada. Dans le cadre de ce litige, BCE et les acquéreurs étaient représentés par d'importants cabinets d'avocats. Il s’agissait d’un « litige en temps réel » qui a procédé très rapidement. La cour a imposé des délais extrêmement serrés pour les interrogatoires hors cour de même que pour le procès. Malgré les montants en jeu et la documentation volumineuse, nous avons réussi à présenter une contestation des plus sérieuses.
Bien que le tribunal de première instance ait ratifié le plan d'arrangement proposé et rejeté notre requête en oppression, la Cour d'appel du Québec a infirmé ces jugements et rejeté la demande d'approbation du plan d'arrangement de BCE. BCE a demandé l'autorisation d'en appeler à la Cour suprême du Canada et l'appel a été entendu en juin 2008.
La Cour suprême a infirmé la décision de la Cour d'appel du Québec. Cependant, au moment où la décision a été rendue, la crise financière de 2008 avait pris racine et BCE et le RREO ont annulé la privatisation projetée. Le jour où l’annulation de la privatisation a été annoncée, la valeur des débentures de nos clients est remontée en flèche à ce qu’elle était juste avant l'annonce de la privatisation près d’un an plus tôt. Nos clients étaient extrêmement satisfaits.
FFMP a démontré non seulement sa capacité à jouer dans les ligues majeures, mais aussi sa capacité à gagner dans les ligues majeures!